La plateforme de médias sociaux X (anciennement Twitter) compte plus de 600 millions d’utilisateurs et figure parmi les sites web les plus visités au monde. Pourtant, elle est en proie à la controverse, en grande partie en réaction aux changements radicaux apportés par Elon Musk après son acquisition de l’entreprise en avril 2022. Après avoir licencié la moitié de ses employé·es avant de finalement rebaptiser l’entreprise X, l’homme le plus riche du monde a assoupli les règles de modération du contenu, modifié l’algorithme et rétabli les comptes d’utilisateurs autrefois interdits de théoriciens du complot et d’autres promoteurs de mésinformation et de désinformation.
Selon l’étude 2025 des Tendances Internet au Canada de CIRA, X n’est pas très populaire auprès des Canadien·nes. Avec seulement 19 % d’entre nous déclarant utiliser la plateforme, X se classe loin derrière Facebook (66 %) et Instagram (45 %), et juste devant TikTok (18 %), Pinterest et Snapchat (15 % chacun).
Malgré sa faible utilisation, X suscite des opinions bien arrêtées de la part des Canadien·nes, dont beaucoup critiquent son bilan douteux en matière de sécurité en ligne. Aucune plateforme sociale n’est considérée comme sûre à 100 %, loin de là, mais les Canadien·nes perçoivent X comme la moins sûre de toutes. Moins de la moitié d’entre nous (47 %) estiment qu’elle nous protège efficacement du harcèlement en ligne, soit une baisse de 20 % par rapport à 2018 (67 %).
La sécurité en ligne est une priorité absolue pour les Canadien·nes, bien que le harcèlement en ligne soit relativement courant. Globalement, 23 % d’entre nous ont subi ou été témoins de harcèlement en utilisant Internet. Ces chiffres varient considérablement selon l’âge : 42 % des personnes âgées de 18 à 34 ans déclarent avoir vécu ces expériences négatives, contre seulement 14 % des personnes âgées de 55 ans et plus.
En plus d’afficher un piètre score en matière de sécurité en ligne, X a la triste réputation d’être la plateforme sociale la moins bien classée selon les principaux indicateurs de qualité du contenu lors de l’étude de 2025. Un tiers des Canadien·nes (33 %) l’identifient comme la plateforme la plus susceptible de diffuser de la mésinformation et de la désinformation, et 31 % l’identifient comme la plateforme la plus susceptible de promouvoir du contenu polarisant, contre 18 % en 2024 dans les deux cas.
Pour certains, distinguer les faits de la fiction en ligne peut être difficile. Plus d’un·e Canadien·ne sur dix (13 %) déclare avoir aimé, partagé ou repartagé du contenu faux, trompeur ou mensonger, comme de faux articles de presse, des vidéos TikTok vantant des remèdes miracles ou des arnaques aux cryptomonnaies. Après avoir réalisé leur erreur, la plupart des gens prennent des mesures pour la corriger. Parmi celleux-ci, 59 % déclarent avoir supprimé le contenu en question, 55 % disent avoir informé les autres que ce qu’ils ont partagé n’était pas vrai et 46 % disent ne plus l’avoir partagé.
Les hypertrucages sont des manipulations médiatiques qui utilisent l’IA pour créer de fausses vidéos, images et enregistrements audio convaincants. De plus en plus de Canadien·nes trouvent ce type de contenu trompeur et souvent malveillant inquiétant. Un tiers d’entre nous (34 %) déclarent avoir vu un ou plusieurs hypertrucages au cours des 12 derniers mois, soit une augmentation de 14 % par rapport à 2024, alors que seulement 20 % en avaient vu. Alors que ces expériences se multiplient, 59 % d’entre nous pensent que les hypertrucages constituent une menace pour les élections, contre 51 % en 2024, et plus des trois quarts (79 %) estiment que les utilisateurs ne devraient pas être autorisés à publier des hypertrucages sur les médias sociaux.
Il peut être difficile de passer au crible le contenu trompeur qui inonde nos fils d’actualité, que ce soit sur X ou toute autre plateforme, mais heureusement, il existe des mesures que nous pouvons prendre pour nous protéger des préjudices qui y sont associés. Passer de X à des alternatives comme Bluesky ou Mastodon est une option, tout comme perfectionner continuellement notre littératie numérique et notre esprit critique pour nous assurer de distinguer le vrai du faux. De plus, rien ne remplace une vérification approfondie des informations douteuses trouvées en ligne auprès de plusieurs sources, surtout avant de cliquer sur le bouton de partage.
Pour en savoir plus sur les étapes clés pour vous protéger en ligne, le gouvernement du Canada a créé une vaste gamme de ressources dans le cadre de sa campagne « Pensez cybersécurité ». Consultez le site « pensezcybersecurite.gc.ca/fr » pour en savoir plus.
Spencer Callaghan gère les communications des produits pour CIRA. Auteur et ancien journaliste, il a acquis tout au long de sa carrière de l’expérience en technologie ainsi que dans les milieux des OSBL et des agences. Ses domaines d’expertise comprennent le marketing de contenu, les médias sociaux, l’image de marque et les relations publiques.