L’Internet manque de couche de confiance
L’Internet, dans son ensemble, manque de confiance. Lorsque l’Internet a été développé, la confiance et la sécurité n’étaient pas une priorité. La pile Internet et le modèle d’interconnexion des systèmes ouverts (OSI), qui couvrent tous les réseaux à travers le monde et permettent l’interopérabilité, manquent clairement d’une couche dédiée à la confiance. Aujourd’hui, alors que nous pouvons construire des systèmes individuels dont la sécurité est raisonnablement bonne, nous manquons d’un cadre commun et d’un ensemble d’outils pour garantir l’existence de systèmes dignes de confiance dans tous les aspects de l’Internet.
Nous voyons de petits exemples de systèmes fiables sur l’Internet aujourd’hui, mais ils demeurent une exception à la règle. Lorsque ces systèmes existent, ils sacrifient souvent l’interopérabilité technique pour promouvoir la confiance et la sécurité, laissant les utilisateur·rices choisir entre une série de jardins clos.
En revanche, en exploitant et en créant de nouvelles normes de confiance technique et humaine, nous pouvons créer un Internet interopérable et profondément digne de confiance qui nous accompagnera dans les prochaines phases de son utilisation.
Notre rapport 2023, intitulé « Une couche de confiance pour l’Internet émerge », se penche sur la couche de confiance émergente et sur la manière dont les différentes parties prenantes dans le monde peuvent rétablir la confiance sur l’Internet.
Sommaire
Les utilisateur·rices mondiaux·ales perdent rapidement confiance en l’Internet. À une époque où les faux, les fraudes et les falsifications dominent, le pourcentage de la population canadienne qui fait confiance à l’Internet est passé de 71 % à 57 %, une baisse similaire étant observée dans le monde entier (de 74 % à 63 %).
Une étude récente de Deloitte montre que les entreprises risquent davantage d’être touchées par ce changement. Les entreprises qui inspirent une grande confiance surpassent leurs pairs (5 %), tandis que celles qui sont victimes d’incidents liés à la confiance voient leur capitalisation boursière diminuer de 20 à 56 %.
Il est clair que les individus comme les entreprises ne peuvent pas établir une confiance à grande échelle en s’appuyant sur un système qui s’érode. Dans un monde où les interactions en ligne sont plus sensibles que jamais, la confiance doit être une priorité.
Dans ce rapport, CIRA et Continuum Loop indiquent que l’association de la confiance technique (par exemple le chiffrement et la signature) et de la confiance humaine (par exemple la gouvernance) permet l’émergence d’une couche de confiance, permettant à la communauté internet de créer des écosystèmes numériques dignes de confiance et de rétablir la confiance dans l’Internet dans son ensemble. En outre, ils étudient la manière dont les registres de confiance contribuent à instaurer la confiance entre l’homme et la technologie par l’intermédiaire des systèmes d’enregistrement utilisés pour soutenir ces écosystèmes numériques. Nous explorerons également le concept de registre des registres (RdR) et la manière dont il crée le réseau de connexions nécessaire pour construire une couche de confiance interopérable pour l’Internet.
Principales constatations
Prise de décision
Au fur et à mesure de l’évolution d’Internet, des décisions clés liées à la confiance ont été prises, retardées ou ignorées. Ces décisions, et leur absence, signifient qu’il manque des capacités clés à Internet qui permettraient d’établir la confiance. Cela est d’autant plus important que les interactions sensibles sont de plus en plus numérisées.
Des systèmes décentralisés
Les registres de confiance sont une exigence claire pour tout écosystème numérique, en particulier ceux qui sont décentralisés. Les registres de confiance fournissent les informations faisant autorité nécessaires pour ancrer la couche de confiance en exposant la gouvernance dans leur écosystème.
Des registres de confiance
Chaque écosystème dans lequel nous opérons possède ses caractéristiques et attributs uniques. Bien qu’il puisse y avoir des chevauchements entre les écosystèmes ad hoc, chacun d’entre eux possède son propre ensemble d’acteurs et sa propre gouvernance. Les registres de confiance sont un outil qui permet d’ancrer les écosystèmes de manière neutre, fiable et interopérable en représentant et en servant les rôles et les activités de gouvernance dans un écosystème.
Le défi
Les systèmes qui maintiennent l’information nécessaire pour établir la confiance existent depuis plusieurs décennies (p. ex., registres d’entreprise, organismes de certification professionnelle, gouvernements, etc.). Le défi n’est pas de créer des sources d’information, mais d’accéder aux systèmes existants.
Un rôle essentiel
Le rôle des registres de confiance est plus évident que jamais, et ils créent un cercle vertueux. Les interactions de confiance augmentent la valeur et les registres de confiance réduisent les coûts.
