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  • État de l'internet

Les Canadiens s’éloignent lentement d’un Facebook « toxique » et « addictif »

Par Tanya O'Callaghan
Senior Manager, Communications

Chaque année, CIRA commande un sondage annuel explorant la façon dont les Canadiens utilisent Internet et publie les informations dans une nouvelle édition du Dossier documentaire sur Internet au Canada. Cette année, CIRA publie une série d’articles de blogues basés sur les constatations du sondage du Dossier documentaire sur Internet au Canada 2022. Le blogue qui suit est le premier des quatre de la série.

Vous souvenez-vous quand nous avions l’habitude de plaisanter en disant que Facebook était dominé par les photos de chats et Instagram, par la nourriture?

L’humour par rapport à ce que nous nous attendions de nos amis sur les médias sociaux nous rappelle une époque plus innocente. Aujourd’hui, les Canadiens sont plus susceptibles d’argumenter au sujet de la politique avec un voisin ou de se sentir complexés lorsqu’ils parcourent les fils glamour des influenceurs Instagram.

Pourtant, pour chaque expérience négative, il y a un événement marquant partagé par un vieil ami que vous auriez manqué. Ou une nouvelle recette que vous devez absolument essayer. On peut dire que nous avons une relation d’amour et de haine avec les médias sociaux ces temps-ci. Les Canadiens sont divisés sur la valeur globale des médias sociaux, 45 % affirmant qu’ils ont un impact neutre sur leur santé mentale et leur sentiment de bien-être dans l’ensemble, tandis qu’un quart (25 %) affirme qu’ils ont un impact bénéfique et un autre 22 % affirme qu’ils sont nocifs.

Cet écart de points de vue sur les médias sociaux peut être dû aux différentes expériences que les Canadiens ont avec les plateformes. Le quart (24 %) des Canadiens affirment avoir été témoins ou directement victimes de harcèlement lors de leur utilisation d’Internet. Mais les expériences de harcèlement sont beaucoup plus élevées chez les jeunes âgés de 18 à 34 ans, 37 % d’entre eux ayant signalé du harcèlement en 2022.

Les jeunes ne sont pas le seul groupe à constater de mauvais comportements sur les médias sociaux. Les femmes sont plus susceptibles de dire qu’elles sont réticentes à utiliser les médias sociaux ou à prendre part à une discussion en ligne en raison de préoccupations liées au harcèlement en ligne. Alors que 36 % des femmes se disent réticentes, seuls 26 % des hommes affirment la même chose. Dans l’ensemble, 31 % des Canadiens sont réticents, ce qui représente une légère baisse par rapport au niveau record de plus de 34 % l’an dernier (CIRA assure le suivi de cette question dans le sondage du Dossier documentaire sur Internet au Canada depuis 2017).

À l’époque où les médias sociaux étaient dominés par nos amis félins et la nourriture gastronomique, il n’existait que quelques plateformes principales auxquelles se connecter. Les temps ont changé en raison du nombre d’options plus élevé que jamais pour se perdre dans les méandres du contenu généré par les utilisateurs, avec de nouvelles options comme TikTok devenant plus populaires. Treize pour cent des Canadiens disent maintenant utiliser TikTok, contre trois pour cent en 2020.

Même si Facebook règne toujours en maître, la plateforme suit une trajectoire descendante, étant passée de 77 % des Canadiens utilisant le service en 2018 à 66 % cette année. D’autres plateformes sociales appartenant à Meta sont également très populaires, Instagram étant utilisé par 43 % des Canadiens (contre 35 % en 2018 et 40 % l’an dernier), et WhatsApp étant utilisé par 39 % (contre 33 % cent en 2019).  

 L’ACEI n’a commencé à collecter les données WhatsApp qu’en 2019

Ceux qui s’inquiètent du harcèlement sur les médias sociaux pourraient les utiliser moins souvent, et les Canadiens disent qu’ils se sentent le moins en sécurité lorsqu’ils utilisent Facebook par rapport à d’autres plateformes. Seulement 61 % des Canadiens disent se sentir en sécurité sur Facebook, contre 87 % sur LinkedIn et 82 % sur WhatsApp. Les résultats concordent à ceux de l’an dernier.  

Facebook est également considéré comme la plateforme de médias sociaux la plus toxique, 40 % des Canadiens utilisant ce mot pour la décrire. Instagram est la deuxième plateforme la plus toxique mentionnée par les Canadiens à 12 %. Facebook est également désigné comme la plateforme créant la plus grande dépendance, Instagram se classant également deuxième dans cette catégorie.

Pourtant, tout n’est pas mauvais pour Facebook. Il s’agit de la deuxième plateforme la plus susceptible d’être désignée comme étant la plus utile (15 %), après YouTube à 23 %. Peut-être s’agit-il d’un indice de la raison pour laquelle tant de Canadiens continuent d’utiliser le site. C’est là qu’une grande partie de leur réseau personnel se trouve en ligne, et le fait d’avoir un endroit où pouvoir les joindre pour organiser des événements ou discuter d’intérêts communs sera toujours utile.

40 %

Le plus toxique

30 %

Le plus addictif

15 %

Le plus utile

Nous savons tous qu’il existe un risque de cliquer sur le mauvais lien sur les médias sociaux et de se retrouver avec un problème de maliciel. Mais dans l’ensemble, les Canadiens ne s’inquiètent pas autant qu’avant. Alors que les deux tiers des Canadiens se disent préoccupés par ce problème, il s’agit d’une baisse par rapport au sommet de 80 % en 2019 et à 73 % l’an dernier. De plus, moins de Canadiens déclarent avoir été victimes d’une cyberattaque, 21 % déclarant en avoir été la victime cette année, contre 32 % en 2019 et 25 % l’année dernière.

On dit souvent que le gouvernement ne peut pas suivre le rythme auquel la technologie façonne la société. Mais le gouvernement canadien remarque les impacts négatifs du contenu en ligne nuisible et illégal et il s’efforce de limiter ce mal grâce à de nouvelles lois. Les données de CIRA illustrent la façon dont les Canadiens branchés perçoivent les médias sociaux tandis que les décideurs réfléchissent à ce qu’il faut faire pour réagir. 

À propos de l’auteur
Tanya O'Callaghan

Tanya est CIRA’s Vice-president, Community Investment, Policy and Advocacy.

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