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Points d’échange Internet : parties intégrantes d’une communauté intelligente

Les points d'échange Internet ou IXP permettent les connexions directes et locales qui sont à l'origine d'économies, d'une bande passante supérieure et de vitesses supérieures, les ingrédients d'une communauté intelligente.
Par Jacques Latour
Dirigeant principal des technologies

Les points d’échange Internet ou IXP permettent les connexions directes et locales qui sont à l’origine d’économies, d’une bande passante supérieure et de vitesses supérieures, les ingrédients d’une communauté intelligente.

Si vous suivez les tendances en matière de technologies, vous avez sûrement lu sur les communautés intelligentes et vous vous imaginez à quoi pourraient ressembler nos villes dans le futur, un avenir peut-être pas si lointain. À l’ACEI, nous travaillons avec les municipalités en les aidant à recueillir des données sur les vitesses d’Internet dans leurs communautés grâce au test de performance Internet. Dans les communautés canadiennes, l’heure est à l’effervescence.

Comprendre la vitesse d’Internet constitue une étape pour aider les villes à se préparer à l’avenir, à attirer des entreprises, à favoriser l’innovation à leur manière et à tirer profit de la nouvelle technologie. Une autre étape se déroule grâce aux points d’échange Internet ou IXP. Ils permettent les connexions directes et locales qui sont à l’origine d’économies, d’une bande passante supérieure et de vitesses supérieures, les ingrédients d’une communauté intelligente.

IXP et communautés intelligentes : quelques exemples

Tout d’abord, imaginez un avenir où roulent des voitures autonomes qui ont besoin d’une connexion à leur environnement : leurs itinéraires de voyage, les feux de circulation, etc. Avec un IXP, tous les appareils d’Internet des objets, qui doivent communiquer entre eux pour que ces opérations se déroulent en douceur, peuvent le faire directement.

Les données qu’ils envoient ne passent pas par une tierce partie qui les achemine à des kilomètres de là, bien souvent aux États-Unis, pour les retourner ensuite afin qu’elles atteignent leur destination. Le feu de circulation envoie son message directement au véhicule. Il n’y a pas de délais, et on ne se demande pas avec inquiétude si le message ne parviendra pas à atteindre sa destination ou y parviendra quelques secondes trop tard. Imaginez un instant les conséquences d’un tel problème!

L’industrie du jeu constitue un autre exemple. Pour produire un jeu, plusieurs entreprises sont souvent mobilisées et travaillent sur des éléments différents. Avec un IXP, elles peuvent se connecter et s’envoyer des données (souvent en grandes quantités) directement les unes aux autres. Cette méthode permet aux utilisateurs d’avoir des choix, comme acheter un forfait de données de plus faible capacité ou ne plus s’en faire pour le dépassement de leur capacité. Voilà une façon de faire des économies et, répétons-le, elle fait en sorte que les données n’ont pas à être acheminées à des kilomètres, puis à revenir. Grâce à un IXP, une ville crée un environnement qui peut attirer et retenir ces types d’entreprises.

Un IXP fournit aussi un environnement plus sûr pour ces entreprises qui encouragent ou soutiennent le télétravail. Un IXP fait en sorte que le trafic sensible reste local, plutôt que de faire passer les données par Seattle, Chicago ou New York. Beaucoup d’entreprises utilisent des RPV haute sécurité pour combattre la potentielle exposition qu’entraîne l’acheminement des données vers le sud. Les IXP peuvent éliminer cette exigence ou du moins, la réduire.

Aujourd’hui, il existe 11 IXP sur le territoire canadien, et plus il y en aura, plus Internet y sera résilient. Les villes qui en ont un actuellement sont bien placées pour adopter pleinement les avancées de la communauté intelligente. J’encourage les villes, les entreprises locales et les fournisseurs de services Internet à se connecter à leurs IXP locaux pour en récolter tous les avantages. J’exhorte également les municipalités à promouvoir ces avantages comme des parties intégrantes de leurs stratégies en matière de communauté intelligente.

Il y a longtemps que l’ACEI plaide en faveur de l’expansion du réseau des IXP du Canada et qu’elle l’appuie financièrement. Apprenez-en davantage au sujet des points d’échange Internet (IXP) canadiens. Dans la même optique, si vous voulez en savoir plus sur les stratégies en matière de communauté intelligente, participer à l’événement Canadiens branchés : symposium et assemblée générale annuelle de l’ACEI pourrait vous intéresser, puisqu’une discussion entre experts sur ce thème y aura lieu.

À propos de l’auteur
Jacques Latour

En tant qu’expert de la conception de solutions de pointe en matière de TI, Jacques a établi CIRA à titre de leader mondial parmi les registres de domaines (ccTLD). Il possède plus de 25 ans d’expérience dans les secteurs privé et sans but lucratif et, à titre de dirigeant principal des technologies à CIRA, il dirige actuellement les Labos, plaque tournante de l’innovation à CIRA, et assure le leadership et la direction de la gestion et de la sécurité du registre .CA et de son DNS sous-jacent.

Visionnaire de la communauté d’Internet, Jacques a dirigé l’élaboration du test de performance Internet de CIRA, est un ardent défenseur de l’adoption de l’IPv6 et représente le registre .CA sur le plan international en qualité de membre de divers groupes de travail et groupes consultatifs. Il participe à l’élaboration d’une nouvelle architecture canadienne d’Internet. Il a agi comme catalyseur pour la création d’une association nationale canadienne des IXP, CA-IX, et il siège au conseil d’administration du Manitoba Internet Exchange (MBIX) et du DNS-OARC. Jacques siège aussi au comité consultatif pour la sécurité et la stabilité de l’ICANN.

Jacques est diplômé à titre de technologue en génie électronique après des études au Collègue Algonquin. Il a également suivi avec succès les formations certifiantes ITIL (v3) Foundation et Agile ScrumMaster.

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