Aller au contenu principal
  • État de l'internet

Un nouveau rapport présente les perspectives de la communauté technique sur le renforcement de la gouvernance de l’Internet

Cet article a été initialement publié sur CircleID le 29 août 2025.
Par Byron Holland
Président et chef de la direction

Comme le savent les observateur·rices du secteur, la révision du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI+20) des Nations unies marque un tournant décisif qui façonnera la gouvernance de l’Internet jusqu’en 2030 et au-delà.

En réponse, l’équipe de CIRA a publié un nouveau rapport soulignant les raisons pour lesquelles le modèle multipartite doit non seulement être protégé, mais aussi actualisé et redynamisé pour relever les défis à venir.

Notre rapport, intitulé Renforcement et amélioration de la gouvernance multipartite de l’Internet : Comment la communauté technique peut apporter son aide, s’appuie sur les points de vue de plus de quatre-vingts membres de la communauté technique Internet à travers le monde. Il est le fruit d’un projet de recherche de plusieurs mois, comprenant notamment des discussions ciblées organisées à l’occasion du Sommet de la communauté technique de CIRA en mars dernier.

Les enjeux sont considérables et les éléments essentiels du système multipartite sont en jeu. Celles et ceux qui en doutent devraient consulter les déclarations de certains États avaient à dire lors de la réunion préparatoire SMSI+20. Derrière leur discours diplomatique se cachait une exigence commune : que les États aient davantage leur mot à dire dans la gouvernance de l’Internet, au détriment des autres parties prenantes.

Si l’Internet fonctionne si bien depuis si longtemps, c’est grâce à son modèle de gouvernance multipartite, qui permet à tous les groupes de parties prenantes, y compris les États, les milieux universitaires, la société civile, le secteur privé et la communauté technique, de se réunir sur un pied d’égalité.

Ce modèle de gouvernance multipartite constitue un fondement essentiel pour l’avenir d’Internet, une conviction qui ressort clairement des commentaires que CIRA a reçus des participant·es pendant la phase de recherche de notre rapport. Mais les participant·es ne se sont pas arrêté·es là, nous indiquant clairement que le modèle multipartite se doit d’évoluer afin de garantir son adéquation avec les objectifs pour les décennies à venir.

À cet égard, les participant·es ont identifié quatre défis particulièrement importants : la nécessité d’une plus grande inclusivité et transparence; une meilleure agilité et réactivité; la reconnaissance de l’expertise technique; et un financement et des ressources plus durables.

Ils/elles ont également souligné les différences persistantes et significatives entre les priorités et les défis auxquels sont confronté·es de nombreux membres de la communauté technique du Sud, notamment le fossé numérique persistant qui touche encore 2,6 milliards de personnes en 2024.

Notre rapport présente un certain nombre de propositions stratégiques interdépendantes, fondées sur les commentaires des participant·es, ainsi que sur des recherches et des réflexions sur les évolutions dans le domaine des politiques relatives à l’Internet, des technologies, de la gouvernance mondiale et de la géopolitique, afin de relever ces défis.

Tout d’abord, nous appelons à une meilleure coordination autour des questions de financement, en soulignant que le financement des processus liés au FGI fournit une impulsion cruciale en vue d’impliquer les décideur·euses politiques dans les enjeux techniques.

Deuxièmement, nous soulignons la nécessité d’approfondir les échanges entre les instances décisionnelles (telles que l’ICANN) et les instances axées sur le dialogue (telles que le FGI), en vue de partager les résultats, les meilleures pratiques et les enseignements tirés.

Troisièmement, nous recommandons de renforcer les compétences en matière de gouvernance multipartite dans l’élaboration des politiques publiques, compte tenu du niveau d’expertise spécialisée que la communauté technique peut apporter.

Et quatrièmement, nous appelons à poursuivre l’innovation en matière de modèles de gouvernance technique, y compris plusieurs solutions proposées par les participant·es pour examen plus approfondi.

Alors que le processus d’examen du SMSI+20 avance, nous plaidons fermement en faveur du maintien de l’engagement de la communauté technique, de la préservation du modèle multipartite et du renouvellement du mandat du FGI.

Il sera difficile de naviguer dans les années à venir pour obtenir des résultats qui préservent et respectent les éléments fondamentaux d’une approche multipartite. Il est essentiel de faire preuve d’ouverture à l’égard des nouvelles idées et de l’évolution, en particulier dans un monde marqué par des turbulences géopolitiques croissantes et l’émergence de nouvelles technologies.

Bien que notre rapport recueille des informations précieuses provenant de l’ensemble de la communauté technique, il n’est en aucun cas exhaustif. Nous le considérons comme un point de départ pour un dialogue plus approfondi et une collaboration continue. Nous remercions toutes celles et ceux qui y ont contribué et invitons d’autres personnes à se joindre à nous pour façonner ensemble l’avenir de la gouvernance de l’Internet. Vous pouvez accéder au rapport à l’adresse cira.ca/fr/ig-report.

À propos de l’auteur
Byron Holland

Byron Holland (MBA, ICD.D) est président et chef de la direction de CIRA, l’organisme national à but non lucratif mieux connu pour sa gestion du domaine .CA et pour l’élaboration de nouveaux services de cybersécurité, de registre et de DNS.

Byron est un expert de la gouvernance de l’Internet et un entrepreneur aguerri. Sous l’égide de Byron, CIRA est devenue un des principaux ccTLD au monde en gérant plus de 3 millions de domaines. Au cours de la dernière décennie, il a représenté CIRA à l’échelle internationale et occupé de nombreux postes de dirigeant au sein de l’ICANN. Il siège présentement sur le conseil d’administration de TORIX en plus d’être membre du comité des mises en candidature de l’ARIN. Il habite à Ottawa en compagnie de son épouse, de leurs deux fils et de Marley, leur berger australien.

Les opinions partagées sur ce blogue sont celles de Byron sur des enjeux qui touchent l’Internet et ne représentent pas nécessairement celles de l’entreprise.

Chargement…