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What’s up with the internet? Q&A with Takara Small

Par Ana Itoafa
Coordonnatrice des communications

« Qu’en est-il d’Internet? » (en anglais, What’s up with Internet?) – Vous avez probablement déjà posé ou entendu cette question, ou une variante de cette question, Internet étant devenu partie intégrante de notre vie au fil des ans. Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles nous posons cette question. Il peut s’agir d’un mauvais débit Internet, du nombre croissant de cyberattaques faisant les manchettes, de changements de politique Internet ou d’innombrables autres raisons. Chaque Canadien·ne a une histoire à raconter sur son expérience Internet, et c’est ce qui nous a inspirés à explorer l’état d’Internet au Canada par l’entremise d’une série de balados hebdomadaires animés par Takara Small, journaliste canadienne primée, spécialiste en technologie.

L’intérêt que Takara porte à la technologie provient de ses racines personnelles, ayant grandi dans un petit village canadien où l’absence d’une connexion Internet fiable était bien plus qu’un inconvénient – c’était une réalité quotidienne. Grâce à des entrevues franches avec des innovateurs en technologie et des défenseurs de l’accessibilité, Takara brosse un portrait global de l’état d’Internet au Canada en mettant en lumière les défis auxquels de nombreuses personnes sont confrontées. Nous avons rencontré Takara pour en savoir davantage sur sa passion pour Internet, et sur ce qu’on peut attendre de la première saison des balados Qu’en est-il d’Internet? diffusés par CIRA, et bien plus encore.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre expérience, et sur la raison pour laquelle ce balado vous tient à cœur?

Je suis écrivaine œuvrant dans le domaine de la technologie que je couvre depuis un certain temps déjà. Vous m’entendrez parler de la technologie sur CBC, BBC ou sur la chaîne radio 640 AM. J’ai animé des émissions et écrit des articles pour Sony, The Globe and Mail, et plus encore. J’ai consacré ma carrière à observer la façon dont la technologie façonne, transforme et influence notre monde. Les gens parlent de l’importance de la technologie dans nos vies, mais ils ne tiennent pas compte des aspects un peu malcommodes, comme le fait que, pour l’utiliser, nous avons besoin d’un accès Internet fiable.

Il est également important de savoir que j’ai grandi dans une petite ville. Eh bien, techniquement, il s’agit d’un « village » selon Statistique Canada, puisque la population compte moins de 500 habitant·e·s. Quand je dis que je sais ce que c’est que de vivre sans accès fiable à Internet, croyez-le-moi! Et en parler n’était pas trop rassurant pour moi. Le réseau Internet est utilisé pour étudier, travailler et même accéder aux soins de santé. Toutefois, lorsqu’on vit dans une ville rurale, on ne peut pas y accéder facilement rien qu’en se rendant à la bibliothèque de son quartier ou au point d’accès local. Pour beaucoup, les transports en commun sont inexistants, et il n’est pas toujours possible de se rendre à quelque part pour payer ses factures ou faire un appel vidéo avec des collègues.

Pourquoi pensez-vous qu’il est important d’aborder ce sujet? Au cours de la réalisation de ce balado, quels étaient les obstacles les plus courants à l’accès à Internet que vous avez découverts?

Je pense que de nombreux·ses Canadien·ne·s supposent que l’accès Wi-Fi est une évidence ou que le·la Canadien·ne moyen peut trouver un moyen d’y accéder s’il en a vraiment, vraiment besoin.

Les médias, les groupes politiques et les fournisseur·e·s de soins de santé disent chaque jour au public d’« aller en ligne » pour obtenir plus de renseignements. Toutefois, pour bien trop de personnes, c’est une tâche impossible ou nécessitant une si grande largeur de bande, à ce point qu’on ne pourrait plus faire grand-chose en ligne par la suite.

Nous considérons l’accessibilité à Internet comme un problème qui afflige les gens dans les pays en développement, puisque le fait de ne pas avoir Internet à sa disposition est trop souvent perçu comme une gêne ou un échec personnel.

En fait, j’ai eu du mal à planifier des créneaux horaires pour des entretiens avec des personnes, puisque leur trajet pour se rendre à un point d’accès local prenait au moins une heure. Il ne suffisait que d’un incident qui échappait à leur volonté, comme un enfant qui est tombé malade, du mauvais temps ou des problèmes techniques, ce qui nous obligeait à reporter l’entretien.

Y a-t-il des stéréotypes ou des problèmes que vous souhaiteriez aborder dans le cadre de cette discussion?

Oui! L’un des problèmes majeurs est la bataille pour l’accessibilité entre les régions urbaines et les régions rurales. En général, on pense que si vous vivez dans une grande ville, vous avez accès au meilleur Wi-Fi qui soit et que vous n’avez rien à vous plaindre. Ayant vécu dans une ville rurale et dans la plus grande ville du Canada – et ayant abordé cette question dans le cadre de mon travail – je peux affirmer en toute confiance qu’il s’agit d’une question qui touche l’ensemble du pays et qui a un impact différent sur les gens de part et d’autre, mais dont le résultat est toujours le même : un manque d’accès.

Tout au long de cette série, j’ai discuté avec des gens vivant dans des centres-villes avec des « zones morts » ou des gens ne pouvant pas se permettre de payer le coût de transmission de données, puisque le coût du loyer dans les grandes zones urbaines est exorbitant. La pandémie a mis en lumière ces enjeux qui ont fait grand bruit parmi le public, mais ce problème continue de persister depuis des décennies! Les deux groupes souffrent du même problème de différentes façons, alors j’espère que les gens comprennent que nous sommes dans le même bateau.

Que faites-vous pour garder l’espoir et la motivation quand vous discutez des difficultés persistantes que pose le fossé numérique au Canada?

Waouh, combien de temps me donnez-vous pour y répondre? Je pense que voir les communautés créer leurs solutions propres à elles – comme construire leur propre infrastructure – me permet de rester optimiste.

Comment votre point de vue sur l’accès à Internet a-t-il évolué depuis le lancement de ce projet?

J’ai toujours été consciente de l’importance du fossé numérique au Canada et de la multitude de problèmes qui en découlent; donc, mon point de vue n’a pas vraiment évolué. Mais Qu’en est-il d’Internet? m’a permis de rencontrer des gens qui tentent de résoudre ces problèmes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du gouvernement, alors je suis un peu plus optimiste. Au risque de ressembler à une carte de vœux Hallmark, il est important de souligner que l’espoir est comme un muscle : pour rester optimiste, il faut continuellement travailler pour un avenir meilleur et pour voir un certain progrès.

Quelle histoire ou expérience a eues une influence durable sur vous dans la réalisation du balado? Quel message ou leçon clé espérez-vous que vos auditeur·trice·s tireront de votre participation à ce balado sur la connectivité Internet au Canada?

Je ne veux pas en dévoiler trop, mais il y a un dialogue en cours avec un défenseur de l’accessibilité littéralement en train de construire une infrastructure – on s’attendrait à ce que ce soit une chose que les grand·e·s fournisseur·e·s sont censé·e·s faire – pour fournir l’accès à Internet aux résidents de la côte Ouest. Il s’agit d’un modèle qui a connu du succès dans d’autres pays et qui devrait, à tout le moins, démontrer qu’il existe des solutions locales que la population peut mettre en œuvre. Est-ce la solution parfaite? Non, il y a certaines communautés qui ne peuvent pas le faire par elles-mêmes. Mais c’est un début.

Êtes-vous prête à dévoiler les histoires inédites à propos d’Internet au Canada? Un des épisodes de Qu’en est-il d’Internet? est maintenant présenté sur toutes les plateformes de diffusion en continu populaires.

 

À propos de l’auteur
Ana Itoafa

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