Aller au contenu principal
  • Net Good

Améliorer la résilience de l’accès à l’Internet dans les communautés canadiennes en copropriété

La résilience de l'accès à l'internet doit être une priorité— apprenez ce que vous pouvez faire.
Par Jacques Latour
Dirigeant principal des technologies

Que faites-vous lorsque votre service Internet est interrompu? Vous vérifiez probablement votre téléphone… Mais que se passe-t-il si votre fournisseur de services mobiles est tombé en panne et que tous vos voisins ont également perdu leur service Internet? Malheureusement, c’est la réalité pour un nombre croissant de Canadien·nes.   

Ce n’est un secret pour personne que la demande de logements au Canada est en plein essor; pour suivre le rythme, de grands appartements et des immeubles en copropriété se multiplient partout au Canada. Pendant ce temps, les développeurs et les fournisseurs de services Internet (FSI) concluent des ententes exclusives qui laissent les résident·es sans choix et avec un seul fournisseur. Le fait de compter sur un seul fournisseur rend cette population canadienne vulnérable aux perturbations majeures du service. L’an dernier, plus d’un quart des Canadien·nes ont connu une perturbation majeure du service, dont certaines ont duré des jours.  

Alors que les réseaux canadiens grandissent en même temps que l’approvisionnement en logements, la résilience de l’accès à l’Internet doit être une priorité.   

Qu’est-ce que la résilience de l’accès à l’Internet? 

La résilience de l’accès à l’Internet est la capacité des utilisateur·rices et des applications d’avoir un niveau acceptable de service Internet en cas de panne. Par exemple, un accès résilient à l’Internet maintient l’infrastructure critique et les services d’urgence comme le service 9-1-1 activé par Internet en bon état de marche même lorsque d’autres parties d’Internet tombent en panne. Les systèmes résilients se rétablissent des défaillances et maintiennent ou retrouvent rapidement des niveaux de service acceptables. 

Une idée fausse courante est que la redondance et la résilience sont les mêmes choses. La redondance implique la duplication des composants d’un réseau en cas de défaillance. Le fait d’avoir deux connexions distinctes d’un seul fournisseur est un exemple de redondance; cependant, cela n’est pas résilient. Si le FSI subit une panne, les deux connexions seront toujours en panne. Si votre téléphone et votre accès Internet proviennent du même fournisseur, alors en cas de panne, votre service cellulaire ne pourra pas vous aider.  

Un service Internet résilient évite les points de défaillance uniques. La redondance peut être un précurseur de la résilience lorsqu’elle crée suffisamment de diversité pour prévenir les points d’échec uniques. Par exemple, vous pourriez avoir plus d’un fournisseur de services à votre point d’accès Internet; en d’autres termes, vous pourriez vous assurer que votre Internet résidentiel et vos réseaux mobiles sont connectés à différents fournisseurs. Ce choix est difficile dans les copropriétés où un seul fournisseur est disponible.  

Bien que le fait d’avoir plus d’un fournisseur soit une étape pour accroître la résilience de l’accès à l’Internet, il est essentiel de comprendre les différentes parties de leur réseau. Les réseaux de transit connectent l’utilisateur·rice final·e, que ce soit à la maison, dans une petite entreprise ou dans un centre communautaire, à l’Internet mondial. Le transport – ou le rétroacheminement lorsque vous discutez des réseaux mobiles – relie deux points du réseau, comme un point d’interconnexion avec un FSI de détail à un autre point d’échange Internet (PEI). Le fait d’assurer la diversité entre vos fournisseurs de transit est important pour un accès résilient, mais s’assurer que les réseaux de transport auxquels vos fournisseurs se connectent sont distincts fera toute la différence.    

Pourquoi est-ce important pour les résident·es d’immeubles en copropriété? 

L’Internet est ce qui relie la population canadienne aux services essentiels et aux renseignements dont elle a le plus besoin. Au quotidien, la tolérance des personnes aux pannes sera différente. Pour certain·es d’entre nous, l’absence de connectivité pendant un après-midi peut être un inconvénient mineur. Pour d’autres, cela peut perturber les dispositifs de surveillance essentiels, comme les détecteurs de chute pour les personnes âgées, les alarmes médicales et les caméras de sécurité. Dans les communautés en copropriété, qui sont souvent de la taille de petites villes comptant des milliers de résident·es, il est trop risqué de ne pas offrir d’options résilientes.  

Ce n’est un secret pour personne que les crises sont de plus en plus fréquentes et qu’elles convergent souvent les unes avec les autres. La résilience de l’accès à l’Internet est essentielle face à des phénomènes météorologiques extrêmes et à d’autres catastrophes. Cette année, l’accès à l’Internet et aux communications mobiles était essentiel pour l’évacuation et les renseignements de sécurité lors des feux de forêt et des inondations partout au pays. Il est impératif que les Canadien·nes puissent accéder à des renseignements et à des ressources essentiels par Internet. L’état actuel de la résilience de l’accès à l’Internet pour les communautés canadiennes en copropriété peut rapidement créer des scénarios d’urgence désastreux sans recourir à outils de communication.  

Comment pouvons-nous rendre l’Internet plus résilient? 

Les intervenant·es ont tous et toutes un rôle à jouer pour rendre l’Internet plus résilient, que vous soyez un·e utilisateur·rice à domicile, un·e décisionnaire d’un FSI ou que vous travailliez au gouvernement. Le Groupe de travail sur la Résilience de l’Internet du Forum canadien pour la résilience des infrastructures numériques a récemment publié des Lignes directrices pour évaluer la résilience de l’accès à l’Internet au Canada.  

Les personnes, qu’il s’agisse d’utilisateur·rices à domicile à des récréatives ou de travailleur·ses à distance, peuvent se donner les moyens d’accéder à l’Internet de manière plus résiliente de quelques façons différentes. Il est essentiel d’avoir des blocs d’alimentation de secours dans toute situation de préparation aux situations d’urgence. Mais, si vous pouvez vous le permettre, avoir des fournisseurs secondaires – en d’autres termes, un fournisseur pour l’Internet à domicile et un autre pour votre appareil mobile et vos données – contribuera grandement à améliorer votre résilience d’accès en cas de panne d’un FSI.  

Même si les Canadien·nes peuvent se responsabiliser pour améliorer leur résilience, le fardeau ne devrait pas être assumé par des personnes seules. Dans de nombreuses communautés en copropriété, le choix a été retiré pour les utilisateur·rices à domicile d’avoir plus d’un fournisseur, ce qui est essentiel à la résilience de l’accès à l’Internet. Souvent, dans les scénarios où plus d’un fournisseur est disponible, il est impossible pour bon nombre de Canadien·nes de se permettre un deuxième fournisseur.  

Alors que les réseaux canadiens grandissent en même temps que l’offre de logements, la résilience de l’accès à l’Internet doit être une priorité. Les décisionnaires chez les FSI et au gouvernement doivent prioriser un environnement avec plusieurs fournisseurs de réseau, des technologies mixtes et des configurations résilientes pour s’assurer que les Canadien·nes peuvent accéder à l’Internet 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par année, peu importe où ils vivent.  

Vous voulez rendre votre accès à l'internet plus résilient?

Lisez des <>
Voir

À propos de l’auteur
Jacques Latour

En tant qu’expert de la conception de solutions de pointe en matière de TI, Jacques a établi CIRA à titre de leader mondial parmi les registres de domaines (ccTLD). Il possède plus de 25 ans d’expérience dans les secteurs privé et sans but lucratif et, à titre de dirigeant principal des technologies à CIRA, il dirige actuellement les Labos, plaque tournante de l’innovation à CIRA, et assure le leadership et la direction de la gestion et de la sécurité du registre .CA et de son DNS sous-jacent.

Visionnaire de la communauté d’Internet, Jacques a dirigé l’élaboration du test de performance Internet de CIRA, est un ardent défenseur de l’adoption de l’IPv6 et représente le registre .CA sur le plan international en qualité de membre de divers groupes de travail et groupes consultatifs. Il participe à l’élaboration d’une nouvelle architecture canadienne d’Internet. Il a agi comme catalyseur pour la création d’une association nationale canadienne des IXP, CA-IX, et il siège au conseil d’administration du Manitoba Internet Exchange (MBIX) et du DNS-OARC. Jacques siège aussi au comité consultatif pour la sécurité et la stabilité de l’ICANN.

Jacques est diplômé à titre de technologue en génie électronique après des études au Collègue Algonquin. Il a également suivi avec succès les formations certifiantes ITIL (v3) Foundation et Agile ScrumMaster.

Chargement…