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Ce que signifie vraiment l’accès Internet pour tous

Les blogueuses invités Zeina Osman et Shelley Robinson traitent de l'écart numérique au Canada et de ce que signifie vraiment l'accès Internet au Canada.
Par Guest

Les blogueuses invités Zeina Osman et Shelley Robinson traitent de l’écart numérique au Canada et de ce que signifie vraiment l’accès Internet au Canada.

De nombreux Canadiens ont des visions opposées de la vie numérique.

La première consiste à tenir pour acquis que tout le monde a un accès régulier et fiable à Internet. Nous façonnons notre monde selon cette perception, car les services gouvernementaux, le travail, le commerce, les événements communautaires et de grandes parties de nos vies sociales sont plus accessibles en ligne.

Dans ce contexte, nous sommes nombreux à connaître au moins un peu les écarts numériques : la connectivité réduite dans les collectivités éloignées, rurales et des Premières nations, les prix élevés de l’Internet et des appareils connectés et le manque de littératie numérique pour de nombreuses personnes âgées ou à faible revenu.

La situation est probablement pire que vous ne le pensez. La plupart des données et des résultats de recherche indiquent que ce sont les groupes qui sont déjà les plus marginalisés qui sont les plus touchés par ces écarts, ce qui accentue leur exclusion.

Par exemple, selon le Dossier documentaire sur Internet au Canada 2014, l’Autorité canadienne pour les enregistrements Internet (ACEI) affirme que 95 % des personnes dans le quartile de revenu supérieur sont connectés à l’Internet, tandis que seulement 62 % des gens dans le quartile de revenu inférieur le sont.

Selon une étude de 2016 commandée par l’Affordable Action Coalition, un pourcentage important des personnes qui vivent avec un faible revenu affirment qu’elles se sont privées de nourriture, de vêtements ou de médicaments afin de payer leurs factures de télécommunication.

Nous connaissons bien les conséquences de l’exclusion numérique en raison de notre travail. Zeina travaille pour CompuCorps, un organisme de bienfaisance et entreprise sociale qui remet à neuf des ordinateurs et autres appareils connectés afin de les revendre à prix abordable aux personnes qui n’ont pas les moyens de s’en procurer. Shelley travaille pour Libertel de la Capitale nationale, un fournisseur Internet sans but lucratif qui offre des prix les moins élevés possible, y compris un forfait d’utilisation illimitée à bas prix offert à 32 000 locataires du Logement communautaire d’Ottawa.

Selon ces deux organismes, offrir les outils – un ordinateur et une connexion – n’est pas suffisant. Nous travaillons aussi dans le domaine de la littératie numérique, en offrant des formations ciblées aux jeunes, aux femmes des Premières nations, aux personnes âgées et aux personnes à faible revenu, en plus d’œuvrer dans les services communautaires à plus grande échelle.

Nous avons beaucoup d’anecdotes par rapport à ce travail, des plus tristes aux plus réjouissantes. Nos expériences et d’autres semblables ont été mises en évidence dans un nouveau rapport de l’ACEI, L’écart entre nous : Perspectives pour bâtir un meilleur Canada en ligne .

L’étude se base sur des entrevues avec les membres des organismes subventionnés par l’ACEI par l’entremise du Programme d’investissement communautaire – qui a versé plus de cinq millions de dollars au cours des cinq dernières années – et avec des intervenants des secteurs de l’Internet et de la littératie numérique.

Une des conclusions principales de l’étude est qu’il existe des inégalités pour l’accès Internet en campagne comme à la ville. Les personnes âgées, les nouveaux Canadiens, les peuples autochtones et d’autres citoyens sont laissés de côté dans l’ère numérique, ce qui les isole et rend leur accès à des occasions et des services en ligne plus difficile. Peu d’attention et de financement sont alloués pour aider les gens à apprendre la base de la littératie numérique, ce qui augmente leur vulnérabilité à des cybermenaces comme les logiciels malveillants, l’hameçonnage et l’influence des « fausses nouvelles ».

C’est pourquoi nous avons lancé la Journée d’accès au numérique (qui a aussi reçu une subvention du Programme d’investissement communautaire de l’ACEI), en partenariat avec le chapitre canadien de l’Internet Society. Pour nous, l’accès numérique comprend les moyens de se connecter convenablement à l’Internet, comprendre ses utilisations et ses implications, la sécurité en ligne et les connaissances sur la gouvernance et l’évolution d’Internet.

Conférence gratuite le 19 juin à l’hôtel de ville d’Ottawa. Nous espérons étendre la conversation afin d’obtenir de plus amples renseignements sur les écarts et de trouver des solutions. Un jour, lorsque nous affirmerons que tout le monde a accès à Internet, nous aurons raison.

Ce billet de blogue a été écrit par Zeina Osman et Shelley Robinson, coorganisatrices de la Journée d’accès au numérique. Zeina est la codirectrice exécutive de CompuCorps Mentoring Inc., un organisme de bienfaisance œuvrant dans la haute technologie qui veut faire sa marque dans la société canadienne en offrant aux groupes défavorisés une formation axée sur une carrière et des aptitudes de vie et sur l’accès à la technologie et à l’Internet. Shelley est directrice générale de Libertel de la Capitale nationale, un fournisseur de service Internet sans but lucratif et organisme de littératie numérique à Ottawa. 

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