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Le côté obscur a peut-être gagné la bataille de la neutralité d’Internet, mais il y a toujours de l’espoir

Par Byron Holland
Président et chef de la direction

Avec la FCC qui s’est prononcée pour la fin du principe de « neutralité du net » aux États-Unis, il est facile de croire que le côté obscur a remporté la guerre. Toutefois, comme tous les fans de Star Wars le savent, il y a toujours de l’espoir.

L’Internet a connu de meilleures journées. Avec la FCC qui s’est prononcée pour la fin du principe de « neutralité du net » aux États-Unis, il est facile de croire que le côté obscur a remporté la guerre. Toutefois, comme tous les fans de Star Wars le savent, il y a toujours de l’espoir.

Ce qui ne veut pas dire que les membres de la communauté virtuelle ne sont pas déçus. La neutralité d’Internet fait partie des fondements de la Toile telle que nous la connaissons aujourd’hui. Le Web a évolué depuis sa création et tous ceux qui ont travaillé à la mise sur pied de ses fondations et de sa gouvernance savent que la neutralité d’Internet est ultimement bénéfique pour les internautes.

Toutefois, je ne suis pas assez idéaliste pour croire que la neutralité du Web soit aussi simple ou parfaite. Rien ne l’est. Comme pour tout principe, il y a des nuances qui peuvent être interprétées et qui doivent fait l’objet de discussions. Néanmoins, pour assurer une prospérité en matière d’économie, d’innovation et d’accessibilité, nous devons miser sur le principe de neutralité d’Internet.

La neutralité d’Internet est à la base d’un Web gratuit, accessible, créatif, engageant et innovateur. Avec un accès équitable à ses réseaux, les utilisateurs peuvent choisir la façon dont ils y accèdent et ce qu’ils y lisent, regardent et consultent. La neutralité d’Internet assure un accès à l’innovation pour TOUTES les entreprises, et non seulement pour la poignée de celles qui en détiennent les réseaux.

La neutralité d’Internet n’est pas mise de l’avant pour empêcher les fournisseurs d’accès de faire des profits, d’en optimiser la performance ou de gérer les coûts. La neutralité d’Internet permet d’assurer que le petit nombre d’entreprises qui possèdent les infrastructures ne pourront pas bloquer ou ralentir le contenu d’un compétiteur ou facturer davantage pour son accès. Pour que l’économie numérique puisse prospérer, le Web a besoin d’un régulateur, de quelqu’un qui s’assure que ce groupe limité d’entreprises respecte les principes de neutralité.

Au Canada, la neutralité d’Internet n’est pas touchée et je vois peu d’intérêt politique pour que ça change. En fait, je suis encouragé de voir que le premier ministre Justin Trudeau et que le ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, appuient fortement la politique canadienne en matière de neutralité d’Internet. Toutefois, nous ne pouvons prétendre que la décision de la FCC n’aura pas d’incidence néfaste sur l’ensemble des internautes. Il est aussi difficile de prévoir l’ensemble des répercussions de cette décision pour les utilisateurs canadiens, et ce, même si le principe de neutralité est fortement soutenu au pays. Et comme les Canadiens accèdent à un volume élevé de contenu, d’applications et de services infonuagiques américains sur une base quotidienne, il ne faudrait pas se surprendre d’en subir les répercussions à long terme, qu’il s’agisse d’un accès plus lent ou de prix plus élevés pour le contenu et les services en provenance des États-Unis.

D’un autre côté, il est possible que la décision aille une incidence positive. Le soutien du Canada pour la neutralité d’Internet pourrait attirer des innovateurs et des créateurs au Nord de la frontière, souhaitant travailler dans un environnement d’avant-garde. Vous ai-je parlé d’espoir plus tôt?

Or, que pouvons-nous faire pour protéger notre neutralité?

Les Canadiens ne peuvent rester silencieux et se mettre la tête dans le sable. L’Internet dont nous bénéficions aujourd’hui n’existera peut-être plus demain si nous ne restons pas vigilants. Restez informés, engagés et faites-vous entendre.

Si vous êtes en faveur du principe de neutralité d’Internet, vous êtes en bonne compagnie avec la majorité des internautes, des membres de la communauté technologique et même des fondateurs d’Internet (en anglais). Ne donnez pas la victoire au côté obscur.

À propos de l’auteur
Byron Holland

Byron Holland (MBA, ICD.D) est président et chef de la direction de CIRA, l’organisme national à but non lucratif mieux connu pour sa gestion du domaine .CA et pour l’élaboration de nouveaux services de cybersécurité, de registre et de DNS.

Byron est un expert de la gouvernance de l’Internet et un entrepreneur aguerri. Sous l’égide de Byron, CIRA est devenue un des principaux ccTLD au monde en gérant plus de 3 millions de domaines. Au cours de la dernière décennie, il a représenté CIRA à l’échelle internationale et occupé de nombreux postes de dirigeant au sein de l’ICANN. Il siège présentement sur le conseil d’administration de TORIX en plus d’être membre du comité des mises en candidature de l’ARIN. Il habite à Ottawa en compagnie de son épouse, de leurs deux fils et de Marley, leur berger australien.

Les opinions partagées sur ce blogue sont celles de Byron sur des enjeux qui touchent l’Internet et ne représentent pas nécessairement celles de l’entreprise.

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