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Les géants de la technologie nuisent-ils aux petites entreprises canadiennes?

Par Tanya O'Callaghan
Senior Manager, Communications

Chaque année, CIRA commande un sondage annuel explorant la façon dont les Canadiens utilisent Internet, et publie les informations dans une nouvelle édition du Dossier documentaire sur Internet au Canada. Cette année, CIRA publie une série d’articles de blogues basés sur les constatations du sondage du Dossier documentaire sur Internet au Canada 2022. Le blogue qui suit est le dernier des quatre de la série.


Tout le monde aime encourager ceux que l’on donne perdants. C’est pourquoi nous sommes fascinés par les entrepreneurs, les histoires de personnes qui sont passées de la misère à la richesse et la mentalité de la Silicon Valley d’avancer vite et de tout casser sur son passage.

La fable des temps modernes veut que nous idéalisions l’entrepreneur solitaire qui bricole dans son garage, un simple David prêt à opposer son génie au Goliath du marché établi. Là où tant d’autres échouent dans leur ambition, quelques-uns parviennent à lancer cette pierre sur la cible et à faire tomber leur concurrent beaucoup plus grand.

Nous avons vu cela se produire tant de fois. Lorsque Google était en plein essor à l’époque du « ne soyez pas malveillants », le moment Goliath de Larry Page et Sergey Brin est survenu lorsqu’ils ont refusé une offre de 3 milliards de dollars de la part de Yahoo pour acquérir leur entreprise de recherche. Jeff Bezos a défié Wall Street en quittant son emploi dans un fonds spéculatif pour démarrer Amazon dans un garage de Seattle, écrivant son plan d’affaires alors qu’il conduisait à travers les États-Unis. Travis Kalanick a osé défier l’industrie bien ancrée et réglementée des chauffeurs de taxi dans les villes du monde entier avec Uber.

En 2022, nous avons le recul pour comprendre que certaines de ces légendes ne se sont pas déroulées comme nous le pensions. Plutôt que de renverser un Goliath, ces David sont rapidement devenus les nouveaux Goliath de notre époque. Au cours de la dernière décennie, des monopoles dominants ont commencé à repousser la concurrence sur les marchés régionaux, souvent au détriment des petites et moyennes entreprises ici au Canada.

 

La Silicon Valley par rapport aux médias canadiens

Lorsque les Canadiens sont à la recherche de leur dose d’actualité, il y a une répartition presque égale entre ceux qui vont directement sur un site Web de nouvelles et ceux qui font une recherche sur Google. La principale méthode pour les Canadiens est toujours de visiter les sites de nouvelles et de médias, 52 % d’entre eux déclarant qu’ils accèdent habituellement aux nouvelles de cette façon. Google suit de près en deuxième position, 47 % des Canadiens déclarant qu’ils effectuent généralement des recherches sur les événements d’actualité. Facebook est la troisième source d’information la plus populaire à 34 %.

Au cours des 25 dernières années, une transition s’est opérée lors de laquelle les nouvelles sont passées du format imprimé au format numérique, et le modèle de revenus publicitaires et d’abonnement des médias a été perturbé. Ce n’est un secret pour personne que Google s’est ancré dans le cyberespace publicitaire, utilisant sa position de répertoire par défaut d’Internet pour se positionner comme la principale méthode publicitaire. Meta est l’autre géant de la technologie qui siphonne les dépenses publicitaires en ligne hors du Canada, en utilisant le graphe social et la portée de Facebook pour devenir indispensable aux annonceurs.

Google et Facebook ont tous deux évolué au fil des ans pour inclure davantage d’extraits de sites Web de médias et de contenu provenant directement de ceux-ci. C’est pourquoi le gouvernement envisage d’adopter une nouvelle loi controversée qui obligera les géants de la technologie à partager leurs revenus avec certains médias d’information.

 

 

Les géants américains de la technologie par rapport aux entreprises familiales

Bien qu’elle domine déjà les services de vente au détail et de technologie dans le monde entier, Amazon s’est établie encore davantage comme cybercentre commercial mondial pendant la pandémie. Les Canadiens se sont également tournés en plus grand nombre vers le site, 49 % d’entre eux déclarant qu’ils font plus fréquemment des achats auprès de détaillants mondiaux de commerce électronique comme Amazon.

Malgré le virage vers les détaillants américains comme Amazon, les Canadiens manifestent toujours une affinité pour les achats locaux. Les deux tiers des Canadiens affirment préférer faire des achats en ligne auprès de détaillants canadiens lorsqu’ils ont le choix. Seulement 2 % des Canadiens déclarent préférer les détaillants américains.

Lorsqu’on leur demande pourquoi ils préfèrent magasiner au Canada, ces acheteurs disent que les dépenses locales stimulent l’économie nationale. Plus de la moitié affirment que soutenir les entreprises locales et favoriser l’économie canadienne sont leurs principales raisons de préférer les entreprises canadiennes.

Lorsqu’ils peuvent dépenser leur argent sur des sites Web et chez des détaillants canadiens, l’expérience est tout aussi bonne que partout ailleurs. Cinquante-sept pour cent des Canadiens affirment que l’expérience d’achat auprès d’un détaillant canadien était à peu près la même que les expériences d’achats similaires qu’ils ont vécues par le passé aux États-Unis ou à l’étranger. Un tiers des Canadiens affirment que l’expérience a été encore meilleure; une raison de plus d’obtenir un domaine .CA!

La commodité d’Amazon attire fortement les Canadiens. Mais il y a toujours un désir sous-jacent de trouver des magasins locaux en ligne avec lesquels faire affaire.

 

 

Uber Eats par rapport aux petits restaurants locaux

Uber a commencé en tant que service de taxi et est ensuite passé à un service de livraison de nourriture. Aujourd’hui, il est en concurrence avec d’autres marques qui proposent la livraison d’un repas chaud en quelques clics sur une application mobile, notamment SkipTheDishes et DoorDash.

Compte tenu de toutes les publicités qui sont diffusées pour ces services, on pourrait penser qu’ils dominent le marché. Pourtant, 64 % des Canadiens affirment commander des plats à emporter directement sur le site Web ou l’application d’un restaurant, contre 48 % qui utilisent un service de livraison de nourriture comme Uber Eats.

Il s’agit d’une indication supplémentaire que même s’il semble souvent que nous vivions dans le monde de la Silicon Valley, les Canadiens ont toujours un fort désir de soutenir les entreprises et intérêts locaux.

À propos de l’auteur
Tanya O'Callaghan

Tanya est CIRA’s Vice-president, Community Investment, Policy and Advocacy.

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