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Vous n’obtenez pas les vitesses internet dont vous avez besoin? Voici ce que vous pouvez faire : récapitulation et questions-réponses

Au début du mois, CIRA a organisé sa dernière réunion virtuelle de 2022, intitulée Vous n’obtenez pas les vitesses Internet dont vous avez besoin? Voici ce que vous pouvez faire.

Nous avons réuni un groupe d’experts incluant Andy Kaplan-Myrth, vice-président, affaires réglementaires et distributeurs, chez Teksavvy ainsi que Hosein Badran, directeur principal de la croissance et de la confiance de l’Internet à l’Internet Society.  J’ai également eu le plaisir de participer au groupe d’experts tout en essayant de suivre le rythme de mes estimés collègues. J’ai tiré parti de mon expérience de travail dans le domaine du développement de la large bande en milieu rural, en particulier en ce qui concerne la manière dont les données peuvent être utilisées pour identifier et cartographier efficacement les lacunes des services Internet, ainsi que la manière dont les individus peuvent utiliser ces données pour réclamer eux-mêmes un meilleur service.

Le test de performance Internet (TPI) de CIRA a été un sujet brûlant lors de nos discussions, tant dans les questions posées par les membres que dans les réponses données par les intervenants. Il y avait une multitude d’exemples de la façon dont les données du TPI de CIRA ont soutenu des améliorations de l’Internet dans les communautés à travers le Canada, ainsi que de la façon dont il peut jouer un rôle dans l’amélioration de l’accès des individus à de meilleurs services Internet.

L’événement en direct a attiré un public engagé, les participants envoyant de nombreuses questions qui donnent à réfléchir. Tellement, en fait, que nous n’avons pas pu passer au travers de toute la liste! Parmi les plus de 60 questions auxquelles nous n’avons pas pu répondre, voici les dix questions les plus pressantes pour notre public. Ces questions sont classées en trois catégories principales : les défis de la connectivité rurale, le TPI de CIRA lui-même et les conseils pour améliorer la connectivité Internet.

**À noter que les questions ont été modifiées pour les raccourcir et en clarifier le contenu.

Défis de la connectivité rurale :

  1. Nous n’avons qu’une seule option pour l’Internet à haute vitesse avec la bande passante dont nous avons besoin.  Savez-vous s’il existe une approche à adopter pour convaincre un autre fournisseur de penser à ajouter une ligne ou un meilleur service dans notre rue également?

Il s’agit d’une situation courante décrite par de nombreuses personnes dans les régions rurales ou les régions à faible densité de population. Les nouveaux concurrents sont réticents à investir dans l’infrastructure avec un retour sur investissement inconnu. Mon conseil est de faire savoir à tous les fournisseurs qu’il y a un intérêt. Ce qui les motivera le plus, c’est de savoir qu’il existe un intérêt de la part de nombreux clients potentiels. Certaines stratégies efficaces peuvent inclure l’implication des conseils pour défendre la cause. Les groupes de développement communautaire ou économique peuvent également être de grands alliés pour faire part des préoccupations aux fournisseurs. Les municipalités, les Premières Nations ou les groupes de développement économique peuvent également connaître des possibilités de financement qui pourraient être utiles. Vous pouvez aussi essayer de lancer une pétition dans le quartier par vos propres moyens! Une conversation avec le fournisseur peut même permettre de connaître le « nombre magique » de nouveaux clients nécessaires pour construire une nouvelle infrastructure. Quelle que soit l’approche adoptée, le test de performance Internet de CIRA est un bon outil à utiliser par un quartier ou une communauté pour évaluer l’état actuel du service dans la région. 

  1. Nous disposons de toute la technologie et du financement nécessaires pour répondre aux besoins de connectivité à long terme du Canada rural (pensez à l’utilité des données). Comment encourager le leadership, en particulier au niveau communautaire?

Au cours des dix dernières années, les gouvernements fédéral et provinciaux ont investi plus de 8 milliards de dollars dans des initiatives visant à améliorer l’Internet au Canada. Bien que cela puisse sembler une somme importante (et ce l’est!), nous savons qu’il faut en faire beaucoup plus. Il n’y a cependant pas de réponse « officielle » à la question de savoir combien il en faut exactement. Ce que nous savons, c’est que nous avons besoin d’une variété d’approches et d’une capacité à penser différemment, comme des modèles basés sur l’utilité. 

Le concept de réseaux communautaires et de partenariats publics-privés n’est pas nécessairement nouveau au Canada. Les modèles varient grandement, mais le concept clé ici est qu’il y a une organisation « championne » qui est impliquée et qui tente d’équilibrer le besoin du secteur privé de générer des revenus pour faire fonctionner le réseau et l’objectif de fournir à presque tous les membres de la communauté un accès à la large bande plus équivalent et meilleur. Je considère que ces modèles ont joué un rôle important dans le passé et qu’ils continueront à le faire à l’avenir.

Nous savons que la COVID a vraiment cimenté le besoin d’une large bande fiable. Je pense qu’elle a également accéléré plus que jamais les investissements privés, fédéraux, provinciaux et municipaux dans la large bande et l’adoption de différents modèles financiers pour y parvenir.

  1. Je paie (beaucoup) pour vivre en ville. Je paie également pour un débit de 300 Mb/s en amont et en aval. Je ne vois aucune raison de subventionner les régions rurales qui n’ont pas le même coût de la vie que moi.

Les Canadiens, tant ceux qui vivent en région rurale que ceux qui vivent en région urbaine, paient des impôts municipaux, provinciaux et fédéraux qui soutiennent les soins de santé universels, l’éducation et les infrastructures comme les routes, les ponts et les autoroutes. Le gouvernement fédéral (et de nombreuses provinces) offre des programmes de financement pour compenser le coût en capital des infrastructures de réseau qui fournissent des services à large bande aux régions à faible densité qui n’ont pas le même potentiel de rendement du capital investi. Autrement, ces régions n’auraient probablement pas accès à ces services s’ils étaient fournis entièrement par le secteur privé, à leurs frais.

Le gouvernement du Canada, ainsi que de nombreuses provinces et juridictions, considère l’accès à des services à large bande abordables, quel que soit le lieu de résidence, comme un avantage mutuel pour l’économie et la qualité de vie des gens.

  1. L’utilisation de satellites est-elle envisagée, particulièrement pour les régions rurales?

La technologie à large bande basée sur les satellites stationnaires ou géosynchrones est une option depuis longtemps pour offrir le service. Récemment, nous avons beaucoup entendu parler des services par satellite en orbite basse (LEO) comme d’une « nouvelle » option pour les régions mal desservies. Techniquement parlant, les deux technologies sont capables de desservir aussi bien les régions rurales que les régions urbaines. Toutefois, les services par satellite sont principalement utilisés dans les régions rurales pour plusieurs raisons : 1) il s’agit de la seule option disponible dans certaines régions rurales et éloignées,  2) les services par satellite sont généralement plus coûteux (et habituellement moins fiables) que les services filaires, qui sont le plus souvent disponibles dans les centres urbains et, 3) afin d’atténuer le surabonnement à la bande passante, qui entraîne une détérioration progressive du service pour les abonnés, certains fournisseurs de services par satellite coupe l’abonnement dans certaines régions géographiques.

  1. Avec de plus en plus de pièces d’équipement agricole connecté et d’innombrables dispositifs de l’IdO surveillant tout, de l’humidité des champs aux niveaux d’aliments des animaux, pensez-vous que cela pourrait contribuer à améliorer les connexions Internet dans les régions rurales du Canada?

Très probablement. Les grandes exploitations agricoles ont besoin de connexions Internet de plus grande capacité et de plus faible latence pour les transactions commerciales quotidiennes, pour les systèmes de surveillance des aliments pour animaux et de la gestion de la production, pour l’automatisation des exploitations agricoles et pour les pratiques d’agriculture de précision.

Dans le cadre du développement de la large bande, de nombreux fournisseurs de services recherchent des « locataires clés », c’est-à-dire des utilisateurs commerciaux ou d’affaires sur lesquels le fournisseur peut compter pour des services à long terme et à revenus élevés. Les fournisseurs de services sont motivés à mettre en place de nouveaux services dans les régions grâce à la présence de ces locataires clés et au potentiel de nouveaux abonnés commerciaux et résidentiels.

À mesure que les pratiques agricoles deviennent de plus en plus sophistiquées sur le plan technologique, les exploitations agricoles deviennent des locataires clés potentiels qui peuvent favoriser l’expansion.

Questions au sujet du test de performance Internet de CIRA :

  1. Pour le test, comment les régions géographiques urbaines et rurales sont-elles définies?

Avant d’effectuer un test, il est demandé aux personnes d’identifier exactement l’endroit d’où elles effectuent le test en saisissant d’abord leur code postal, puis en indiquant leur emplacement sur une carte. Les tests étant ainsi géolocalisés, ils peuvent être comparés aux limites géographiques existantes. L’un des avantages du TPI est qu’il est possible d’utiliser différentes limites pour obtenir des vues et des analyses différentes, car les tests sont regroupés au sein de limites telles que les quartiers, les communautés, les comtés et les provinces.

Lorsque nous faisons référence aux données dans les régions rurales et urbaines, nous utilisons les limites des centres de population de Statistique Canada. Un centre de population est une région définissable qui a une population de plus de 1 000 personnes et une densité équivalente de plus de 400 personnes par kilomètre carré. Les tests à l’intérieur des limites d’un centre de population sont considérés comme « urbains », tandis qu’un test qui est effectué à l’extérieur de ces limites est « rural ». CIRA a récemment publié un rapport sur l’écart entre les vitesses d’Internet en milieu rural et urbain qui peut être consulté ici.

  1. Un navigateur est-il la seule option pour effectuer le test? Ou peut-on télécharger une application qui peut fonctionner en arrière-plan en permanence?

Actuellement oui, la version navigateur est disponible à performance.cira.ca. Une version allégée est disponible sur le site performance.cira.ca/mini pour les personnes connectées à des réseaux cellulaires ou avec des connexions très limitées.

Nous cherchons des moyens de rendre le test plus accessible, notamment en mettant à jour l’interface utilisateur du TPI et en la rendant plus conviviale pour les appareils mobiles. Une application mobile est également une possibilité. Nous étudions également la meilleure façon de créer une version intégrable du test de performance Internet ainsi qu’une extension de navigateur, ce qui augmentera sa disponibilité et le fera connaître à un plus grand nombre de Canadiens.

Conseils pour améliorer la connectivité individuelle :

  1. Tout le monde met l’accent sur la vitesse Internet, mais l’appareil qui est utilisé a-t-il un rôle à jouer?

Il peut avoir un impact important! Les appareils dotés de logiciels obsolètes peuvent être nettement plus lents. Les appareils dotés de processeurs plus récents et plus rapides seront plus rapides. Veillez à réduire au minimum les applications en arrière-plan qui peuvent utiliser des données pendant que vous êtes en ligne.

De même, l’équipement de réseau d’une maison, comme les routeurs, fait une différence. Brancher un appareil directement sur un routeur ou un modem avec un câble Ethernet garantit une vitesse et une performance plus rapides. Si vous utilisez un routeur Wi-Fi, assurez-vous qu’il est à jour avec les derniers protocoles.

  1. La vitesse cible actuelle de téléversement est de 10 Mb/s selon l’objectif de service universel du CRTC. Cela semble très lent lorsqu’il s’agit de multiples utilisateurs travaillant à domicile, sans parler de ceux qui participent à l’économie créative (la diffusion en continu, le téléversement de vidéos, etc.). Les objectifs ne devraient-ils pas être revus à la hausse pour veiller à ce que chaque résident et chaque entreprise du Canada dispose de toute la capacité dont ils ont besoin, non seulement aujourd’hui, mais aussi à l’avenir?

Dans une certaine mesure, la vitesse suffisante dépend en fin de compte de l’utilisateur : le nombre de temps qu’il passe en ligne, les applications qu’il utilise le plus fréquemment, etc.

Une vitesse de téléversement de 10 Mbps est peut-être trop lente pour certaines personnes et familles à l’heure actuelle, en particulier celles qui utilisent des logiciels de vidéoconférence, jouent en ligne et téléchargent ou transmettent beaucoup de données par courriel ou en stockage infonuagique. Dans un avenir pas si lointain, les téléversements à une vitesse de 10 Mbps seront presque certainement trop lents pour tous les utilisateurs canadiens d’Internet. 

M. Badran a brièvement abordé le concept de la pérennité des réseaux et a indiqué qu’il fallait envisager de fixer des objectifs de capacité de réseau par étapes plutôt que d’établir un simple minimum universel.

  1. Peut-on obtenir une liste récapitulative des cinq principales mesures que nous pouvons prendre, en tant que consommateurs, pour obtenir la vitesse maximale en fonction de l’infrastructure dont nous disposons?

1. Effectuez plusieurs tests de performance Internet à différents moments de la journée en l’espace de plusieurs jours pour voir s’il existe des tendances quotidiennes ou des tendances sur une plus longue période de temps. Cela peut vous aider à déterminer les moments où vous pourriez rencontrer des problèmes et à cerner précisément de quoi il pourrait s’agir.

2. Consultez votre contrat de service pour savoir ce que vous êtes censé recevoir. Si les résultats de vos tests sont bien inférieurs à ce que vous êtes censé recevoir, il est temps de parler avec votre FSI. S’ils sont plus ou moins conformes à la vitesse prévue dans votre contrat, envisagez de passer à une vitesse supérieure, si possible.

3. Discutez avec votre fournisseur actuel. Beaucoup de gens sont agréablement surpris de constater que les fournisseurs de services peuvent parfois « booster » le profil d’un client, ce qui améliore la performance. Si vous avez obtenu des vitesses inférieures à celles prévues dans le contrat et qu’il n’y a rien à faire pour améliorer la situation, les FSI pourraient être disposés à négocier un meilleur prix.

4. Envisagez de mettre à niveau votre équipement de réseau domestique. Les vieux routeurs sans fil peuvent être le goulot d’étranglement. Il existe également des routeurs dotés d’un logiciel spécial qui peut aider à donner la priorité au trafic sur les réseaux domestiques à certains appareils plutôt qu’à d’autres. De plus, vous pouvez envisager de vous brancher directement sur le routeur avec un câble Ethernet si cela est possible.

5. Planifiez les heures d’utilisation des appareils avec votre famille. Il s’agit d’une solution rudimentaire, mais le simple fait de créer un tableau indiquant le « temps en ligne » de chacun peut aider à gérer la bande passante (et à minimiser les désaccords).

Le nombre de questions posées lors de notre réunion virtuelle témoigne du besoin constant d’améliorer l’infrastructure Internet du Canada. Nous espérons que ces questions et réponses vous ont offert quelques conseils utiles sur ce que vous pouvez faire pour améliorer votre connectivité actuelle. Nous avons également reçu plusieurs questions sur la résilience des réseaux, un sujet qui préoccupe de nombreuses personnes depuis que l’ouragan Fiona a eu des répercussions importantes sur les télécommunications sur la côte Est du Canada. De plus, la résilience du réseau, ou son manque apparent de résilience, a joué un rôle important dans le discours sur la panne de réseau à grande échelle du 8 juillet 2022. Ce sujet est tellement actuel et pertinent qu’il fera l’objet d’un article de blogue à part entière, alors restez à l’affût en 2023.

Si vous souhaitez tester votre performance, consultez notre test de performance Internet. Si vous souhaitez en savoir plus sur le programme de test de performance Internet lui-même et sur l’utilisation des données, cliquez ici.

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