Comme nous travaillons pour l’organisation qui gère le registre des noms de domaine .CA, nous avons constaté que plusieurs Canadien·nes ont leur propre site Web personnel (c’est-à-dire prénomnomdefamille.ca). Les personnes qui cherchent un emploi, les expert·es-conseil et les pigistes connaissent l’importance d’établir une forte présence en ligne pour permettre aux gens d’en apprendre davantage sur eux et sur leurs compétences et pour développer leurs réseaux.
Nous voulions en savoir davantage sur ce que les recruteurs recherchent dans une présence en ligne, afin d’obtenir le point de vue du recruteur pour comprendre exactement ce qu’il recherche lorsqu’il doit combler un poste. Que recherchent-ils en ligne? Quels types de choses ne veulent-ils pas voir? Soley Soucie, directrice, région de l’Est chez Hays Canada, a répondu à certaines de nos questions brûlantes sur le sujet.
Soley supervise deux bureaux dans une des régions à la croissance la plus rapide de Hays Canada et elle travaille comme professionnelle du recrutement chez Hays depuis 2005. Grâce à sa connaissance approfondie des marchés d’Ottawa et de Montréal, ainsi qu’à son expertise spécifique dans les secteurs de la comptabilité et des finances, des TI et de la construction, Soley a été en mesure de fournir des renseignements précieux aux Canadien·nes qui cherchent un emploi.
L’importance d’établir une présence en ligne dépend-elle de l’industrie dans laquelle vous travaillez? Par exemple, est-il plus important que les développeurs Web aient leur propre site Web, que les professionnel·les des communications aient une forte présence publique sur les médias sociaux, etc.?
Si vous travaillez dans le domaine de la technologie numérique, du marketing, du développement Web ou de la conception, les employeurs peuvent évaluer votre présence Web dans le cadre du processus de sélection. Je pense que c’est plus important pour certains postes que pour d’autres, mais cela ne signifie pas que vous pouvez ignorer les médias sociaux si vous travaillez dans la construction, par exemple. J’encourage les professionnel·les canadien·nes à faire leurs propres recherches et à découvrir ce qui se présente. Vous voulez que votre présence en ligne soit cohérente, professionnelle et appropriée au type d’industrie dans laquelle vous travaillez.
Les gens sont-ils plus nombreux à inclure l’adresse de leur profil LinkedIn ou l’URL de leur site Web personnel sur leur CV?
Je vois parfois des adresses Web ou des URL LinkedIn sur des CV, mais ce n’est pas très courant. Les développeur·ses et les concepteur·rices Web peuvent inclure des liens dans leur portfolio, mais dans l’ensemble, je ne pense pas que ce soit encore une tendance. Cela ne signifie pas que ça ne sera pas plus courant, et si vous avez un nom commun ou une raison spécifique pour diriger quelqu’un vers votre site Web, comme un portfolio, le fait de l’inclure pourrait aider les employeur·ses à obtenir l’information requise.
Portez-vous attention aux adresses courriel que les gens utilisent pour postuler à des emplois?
J’encourage tout le monde à avoir une adresse courriel professionnelle. Toute adresse qui n’est pas votre nom ou qui contient un nombre excessif de chiffres n’aura pas l’air professionnelle et pourrait même déplaire aux gestionnaires d’embauche.
LinkedIn est sans aucun doute la plateforme numéro un pour les recruteurs qui souhaitent communiquer avec les candidat·es. Quelles sont les autres plateformes qui donnent des renseignements sur un·e candidat·e (peut-être certaines plateformes propres à une industrie)?
Votre présence sur d’autres médias sociaux ne fait généralement pas une grande différence, bien que si vous voulez travailler avec les médias sociaux, une présence sociale bien organisée sera un atout précieux. Cependant, nous entendons des histoires concernant des employeurs qui utilisent Google pour faire des recherches sur des candidats et qui trouvent des photos inappropriées ou des micromessages offensants, ce qui peut sûrement affecter l’opinion qu’ils ont de vous. Je vous recommande à nouveau de faire une recherche Google sur vous-même et de voir ce que vous allez trouver. Si vous trouvez quelque chose que vous ne voulez pas que votre patron voit, rendez-le privé ou supprimez-le.
Dans quelle mesure est-il important de choisir stratégiquement des mots clés à inclure dans votre CV, sur LinkedIn et/ou sur un site Web?
C’est essentiel. Plusieurs employeurs utilisent un logiciel de filtrage de CV qui recherche certains mots clés et certaines phrases, il est donc essentiel d’optimiser votre CV. Adaptez votre curriculum vitæ à l’offre d’emploi et réfléchissez aux descriptions les plus courantes pour vos compétences et votre expérience. De plus, de nombreux employeurs utilisent désormais LinkedIn pour chercher des candidat·es qui possèdent les compétences et l’expérience appropriées. La clé est d’optimiser votre profil afin que l’on vous trouve réellement. Assurez-vous d’utiliser de nombreux mots clés de votre spécialité ou de votre domaine d’expertise qui vous feront apparaître sur la première page d’un résultat de recherche.
Les titres de postes inhabituels peuvent faire plus de torts que de bien. Si le titre de votre poste est « Dynamo numérique », envisagez d’inclure entre parenthèses un titre plus courant, comme Gestionnaire de site Web.
Selon un rapport de Workopolis publié en 2015 qui avait interrogé des employeurs canadiens, 63 % des employeurs recherchent des candidat·es potentiel·les en ligne et sur les médias sociaux. Cette statistique est-elle en fait plus élevée? Les recruteurs enquêtent-ils sur la présence en ligne de tous les candidat·es maintenant ou cela dépend-il des client·es?
Je dirais que nous recherchons presque tous les candidat·es sur LinkedIn, mais rarement au-delà de ce site à moins que cela ne soit demandé, ou si nous voyons des signaux d’alerte comme une incohérence entre le CV et le profil LinkedIn. Les candidat·es doivent s’assurer de présenter un récit cohérent, qu’il s’agisse du CV numérique, imprimé ou de l’entrevue en personne. Votre CV imprimé devrait être plus ciblé et ne devrait mettre l’accent que sur les aspects clés de vos expériences professionnelles qui se rapportent à ce rôle spécifique. En ligne, vous pouvez présenter vos expériences de manière plus holistique – c’est là que vous pouvez brosser un tableau complet.
À quelle étape du processus d’embauche un·e candidat·e peut-il ou peut-elle s’attendre à faire l’objet d’une recherche en ligne? Les recruteurs entrent-ils en contact avec des candidat·es potentiel·les, font-ils des recherches avant de planifier une entrevue ou par la suite dans le cadre de la décision finale?
La recherche peut se produire à n’importe quelle étape du processus. Selon le rôle, votre profil pourrait être examiné pendant le processus de sélection du CV, ou avant une entrevue téléphonique ou en personne. Dans certains cas, un recruteur peut être à la recherche de candidat·es potentiel·les, de sorte que vous n’avez peut-être même pas posé votre candidature pour un emploi avant que votre profil ne soit consulté. Je vous suggère de prévoir du temps pour examiner et mettre à jour votre profil. Par exemple, vous pouvez ajouter un rappel de calendrier à tous les trois mois pour vous assurer que vous apparaissez dans les résultats de recherche et que votre CV contient les renseignements les plus récents et exacts disponibles.
Donnez-nous des exemples de sites Web exceptionnels ou de demandes d’emploi créatives que vous avez vus?
J’ai vu d’excellents CV sur des sites Web de développeur·ses et de concepteur·rices Web, démontrant leurs capacités. Un autre exemple est lorsque Shopify cherchait des candidatures sur vidéo au lieu des lettres de présentation et des CV standard, ce qui a vraiment poussé les candidat·es à être très créatifs et engageants. Cependant, j’encourage les gens qui cherchent un emploi à s’assurer que leur candidature est toujours facile à lire et appropriée au poste offert. Si vous compliquez la tâche d’un recruteur ou d’un gestionnaire d’embauche qui essaie de trouver les bonnes informations, vous risquez d’avoir l’effet inverse de celui escompté. La créativité est importante, mais elle ne devrait pas l’emporter sur l’expérience utilisateur·rice. Pensez à l’utilisateur·rice final·e, qui est le gestionnaire d’embauche.
Quels sont certains des signaux d’alerte courants que vous voyez en ligne et qui disqualifieraient automatiquement un·e candidat·e?
Les paramètres de confidentialité sont le meilleur ami des candidat·es. La plupart des employeurs ne se soucient pas de ce que vous faites dans vos temps libres, mais afficher des photos ou des mises à jour inappropriées visibles publiquement peut être considéré comme un manque de jugement. Faites surtout attention aux messages ou aux photos qui laissent entendre un comportement illégal.
L’empreinte numérique d’une personne n’est qu’une fenêtre sur sa personnalité et son expérience. De plus, tout ce que vous lisez en ligne n’est pas nécessairement vrai. Comment les recruteurs relèvent-ils ce défi? Les recruteurs devraient-ils prendre le contenu de ce qu’ils découvrent en ligne avec un grain de sel?
Pour les recruteurs en général, LinkedIn et les autres médias sociaux viennent s’ajouter aux méthodes d’évaluation traditionnelles, et ne les remplacent pas. Il peut y avoir des informations trompeuses, positives et négatives, mais ce n’est qu’une partie des renseignements que nous obtenons, alors nous essayons d’équilibrer toute l’information pour créer un portrait global d’un·e candidat·e. C’est une des raisons pour lesquelles j’encourage les gens à se familiariser avec ce qui apparait lors d’une recherche à leur sujet, car vous pouvez alors prendre des mesures pour ajuster tout ce qui est négatif. Un recruteur ne peut pas ignorer toutes les informations en ligne, mais nous ne prendrons pas de décision basée sur une seule source.
Y a-t-il quelque chose que les recruteurs aimeraient que plus de chercheurs d’emploi fassent?
Le premier conseil que je donnerais est de regarder la qualité plutôt que la quantité. La première page de votre curriculum vitae devrait fournir au recruteur ou au gestionnaire d’embauche tous les renseignements requis à votre sujet. Beaucoup de chercheurs d’emploi ont des curriculum vitae très étoffés, mais il leur manque des détails clés. Ne nous obligez pas à travailler fort pour obtenir l’information dont nous avons besoin. Incluez des chiffres et des mesures spécifiques – les mois où vous avez travaillé à un emploi, vos principales réalisations – et évitez les longs paragraphes qui ne donnent pas les bons renseignements. Quantifiez vos compétences et vos réussites. Encore une fois, pensez à l’utilisateur final. Quels renseignements le recruteur ou le gestionnaire d’embauche recherche-t-il et comment pouvez-vous les rendre faciles à trouver?
Avez-vous un dernier conseil pour les gens qui cherchent un emploi au Canada concernant la création et le maintien d’une présence en ligne?
Pour vous démarquer, allez au-delà de la simple gestion de votre présence en ligne et soyez proactif dans vos interactions avec les employeur·ses et les marques avec lesquels vous souhaitez travailler. Vous voulez que les employeur·ses vous remarquent et reconnaissent la valeur de votre réseau et de votre expertise. Connectez-vous en ligne avec des employeur·ses ou des influenceur·ses cibles qui seraient utiles à votre réseau et à votre progression, et suivez les marques des organisations cibles et des agences de recrutement. Réagissez à leur contenu. Par exemple, chez Hays, nous remarquons que les candidat·es ont une voix lorsqu’ils réagissent à notre contenu et passent des commentaires ou demandent des renseignements supplémentaires.
Grâce à Soley chez Hays Canada, vous avez maintenant une meilleure idée de ce que les recruteurs recherchent lorsqu’ils essaient de trouver la bonne personne pour combler un poste.
Si vous vous sentez motivé et disposé à rehausser votre présence en ligne et à vous démarquer auprès des employeur·ses, créez votre propre site Web personnel en commençant par rechercher un nom de domaine ci-dessous.
Un domaine .CA déclare que votre entreprise est fièrement canadienne
Erin apporte à CIRA son bagage du marketing dans les secteurs de l’enseignement supérieur et des organismes sans but lucratif. En 2016, elle a participé au Programme Jeunesse@IGF de l’ISOC et s’est rendue à Guadalajara, au Mexique, pour participer à l’IGF. Elle est titulaire d’un baccalauréat en commerce international délivré par l’Université Carleton.
