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L’Internet de Vancouver n’est pas accessible à tous

La blogueuse invitée Tracey Axelsson, directrice générale du Vancouver Community Network, traite des problèmes d'accès à Internet en ville, où ce n'est pas une grande distance qui empêche les gens d'aller en ligne, mais l'incapacité de connecter les câbles et les réseaux déjà existants.
Par Guest

La blogueuse invitée Tracey Axelsson, directrice générale du Vancouver Community Network, traite des problèmes d’accès à Internet en ville, où ce n’est pas une grande distance qui empêche les gens d’aller en ligne, mais l’incapacité de connecter les câbles et les réseaux déjà existants.

Se débrancher peut représenter une libération. Avec un accès omniprésent à l’Internet par l’entremise de nos appareils mobiles, qui permet à vos relations professionnelles et sociales de vous suivre partout, être branché peut parfois sembler comme un fardeau.

Imaginez être incapable de vous connecter. Jamais.

Pour des milliers d’habitants de Vancouver, où je vis et travaille, se débrancher n’est pas un luxe; c’est la réalité quotidienne. Malgré les câbles de fibre permettant aux giga-octets de circuler, les connexions sans fil ultra rapide des cafés et tous les appareils mobiles autour d’eux, de nombreuses personnes n’ont pas accès aux emplois, occasions et relations qui sont rendus possibles avec l’Internet.

Dans des villes comme Vancouver et des douzaines d’autres partout au Canada, ce n’est pas une grande distance qui empêche les gens d’aller en ligne, mais l’incapacité de connecter les câbles et les réseaux déjà existants.

Le récent rapport de l’ACEI, L’écart entre nous : Perspectives pour bâtir un meilleur Canada en ligne , décrit les défis liés à l’Internet au Canada, y compris l’accès Internet dans un contexte urbain, particulièrement pour les groupes marginalisés. Parmi ceux-ci, on trouve les personnes à faible revenu, les personnes âgées et les nouveaux Canadiens. Nous pouvons faire mieux.

Au Vancouver Community Network (VCN), où je travaille, je rencontre chaque jour des gens qui n’ont pas accès à Internet. Parfois, c’est parce qu’ils ne peuvent pas se permettre un forfait Internet à domicile. Parfois, ils n’ont pas d’appareil et ne peuvent donc pas aller en ligne. Parfois, ils n’ont pas de domicile. Ces gens, qui vivent souvent dans la marge, ne peuvent pas participer à la société numérique du Canada. J’ai constaté comment l’Internet peut changer la vie d’une personne. Malheureusement, de nombreuses personnes n’y ont pas accès, un problème qui ne fait pas la manchette.

Au cours des 25 dernières années, la mission du VCN a été de rendre l’accès à Internet égalitaire et libre. Malheureusement, les solutions sont difficiles à trouver en raison d’un contexte technologique qui évolue très rapidement et d’un manque de fonds.

Dans un centre urbain comme Vancouver, les gens qui ont un accès constant à Internet peinent à s’imaginer que certaines personnes ne sont pas dans cette situation. Cette opinion erronée rend difficile, pour des organismes comme le mien, l’accès au financement qui pourrait permettre de connecter tout le monde. Si des priorités étaient établies et si nous avions le financement, VCN pourrait offrir une connexion sans fil gratuite sur la rue East Hastings, jusqu’à la rue Main, pour les gens de ce secteur.

Bien sûr, une connexion sans fil gratuite ne représente qu’une partie de la solution. Toutes les personnes qui reçoivent de l’aide sociale au Canada devraient recevoir un téléphone intelligent. L’accessibilité à des offres d’emploi, à des soins de santé et à d’autres occasions représente un chemin vers une meilleure vie, mais sans appareil, la porte demeure fermée.

De plus, tous les enfants d’âge scolaire devaient avoir un iPad ou un appareil pour faire leurs devoirs. C’est le cas pour plusieurs d’entre eux, mais nombreux sont ceux qui n’ont pas cette chance. Les jeunes d’aujourd’hui, qui grandissent dans un environnement où tout est numérique, ont besoin de ce type d’habileté, pas seulement pour des occasions d’emploi futures, mais pour participer à la société.

Infrastructure, appareils, éducation. Lorsqu’on combine les trois, la magie opère.

La ville de Vancouver, avec d’autres donateurs potentiels, a une occasion de relever les défis liés à l’accès Internet. Notre ville accomplit un excellent travail pour trouver des domiciles aux gens, mais dans le cadre d’un changement positif pour Vancouver, l’accès Internet doit aussi être une priorité.

La technologie ne réglera pas tous les problèmes du monde. Par contre, l’Internet a le pouvoir de changer la vie des gens. Comme ceux qui viennent utiliser nos ordinateurs gratuitement pour rédiger leur curriculum vitæ. Comme des personnes qui veulent cesser de consommer des drogues et veulent obtenir du soutien en ligne. Des gens qui sont prêts à améliorer leurs vies.

La première étape consiste à reconnaître que l’accès Internet n’est pas disponible pour tous à Vancouver. La seconde est d’obtenir du financement pour aborder ce problème. La troisième, bien sûr, est de donner aux gens un accès à l’Internet et de leur montrer comment l’utiliser de façon sécuritaire et efficace pour changer leur situation et devenir des membres de la société à part entière. La solution existe; nous n’avons qu’à la mettre en place.

Ce billet de blogue a été écrit par Tracey Axelsson, directrice générale du Vancouver Community Network (VCN). Le VCN est un bénéficiaire d’une subvention du Programme d’investissement communautaire de l’ACEI et fait partie du rapport de l’ACEI intitulé L’écart entre nous : Perspectives pour bâtir un meilleur Canada en ligne .

Tracey Axelsson

 

Ce billet de blogue a été écrit par Tracey Axelsson, directrice générale du Vancouver Community Network (VCN). Le VCN est un bénéficiaire d’une subvention du Programme d’investissement communautaire de l’ACEI et fait partie du rapport de l’ACEI intitulé L’écart entre nous : Perspectives pour bâtir un meilleur Canada en ligne.

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