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Points d’échange Internet canadiens : bâtir une communauté Internet canadienne résiliente

Notre internet ressemble à une communauté insulaire. Nous sommes raccordés au continent (internet complet) et dans certaines communautés au Canada, nous pouvons nous connecter avec notre communauté internet locale si le pont (notre connexion à internet complet) s'effondre. Et c'est grâce aux points d'échange internet, les IXP.
Par Jacques Latour
Dirigeant principal des technologies

Notre internet ressemble à une communauté insulaire. Nous sommes raccordés au continent (internet complet) et dans certaines communautés au Canada, nous pouvons nous connecter avec notre communauté internet locale si le pont (notre connexion à internet complet) s’effondre. Et c’est grâce aux points d’échange internet, les IXP.

Imaginez un instant que vous vivez sur l’île du Prince-Édouard. Votre communauté est tissée serrée et vivante, et vous avez accès à presque tout ce dont vous avez besoin : des épiceries, des infrastructures de loisirs, des services gouvernementaux, vos amis et votre famille. Vous pouvez aller sur le continent grâce à un pont. Alors, s’il vous manque quelque chose, vous pouvez sauter dans votre véhicule et emprunter le pont pour vous le procurer. Mais que se passe-t-il si ce pont est démoli? Ce n’est pas grave. Vous vous passerez de la virée au Costco que vous faites toutes les deux semaines, et tout ira bien parce que votre épicerie locale offre ce que vous cherchez.

C’est ce que je veux de l’internet canadien. D’une certaine façon, notre internet ressemble à une communauté insulaire. Nous sommes raccordés au continent (internet complet) et dans certaines communautés au Canada, nous pouvons nous connecter avec notre communauté internet locale si le pont (notre connexion à internet complet) s’effondre. Et c’est grâce aux points d’échange internet, les IXP.

Un IXP est comme une plateforme où le contenu local et les fournisseurs de service se connectent directement les uns aux autres. On peut commencer par une petite structure, avec quelques organisations qui se connectent les unes aux autres à l’intérieur de celle-ci. Au fur et à mesure qu’il s’en ajoute, le réseau grandit. Votre FSI peut se connecter à des services gouvernementaux, à vos fournisseurs de contenu favoris, comme Netflix ou Facebook, et à d’autres entreprises et services locaux importants.

C’est comme le dépanneur du coin de votre communauté qui, au fil du temps, peut s’agrandir en ajoutant une station essence, un café, une pharmacie, un cinéma… et, sans que vous vous en aperceviez, il s’est transformé en centre commercial. Dans ce cas, votre dépanneur du coin, soit l’IXP, s’est agrandi parce que de nombreux marchands et beaucoup d’organisations ont grossi à l’intérieur. Plus des organisations s’ajoutent, plus votre communauté en bénéficie. Si un incident survient, peut-être une coupure accidentelle à cause d’une pelleteuse ou d’un désastre naturel, vous perdez l’accès à l’ensemble d’internet, mais pas aux services en ligne offerts au sein de l’IXP.

Un IXP crée un écosystème internet qui peut fournir, au minimum, les services essentiels pour qu’internet fonctionne (comme un DNS qui répond, une interconnectivité, etc.) et potentiellement des fournisseurs de contenu à valeur ajoutée comme Netflix ou Google.

Un IXP signifie un internet canadien plus résilient, c’est-à-dire une communauté internet canadienne qui ne repose pas seulement sur le transit dans le pays et à l’extérieur. On obtient le meilleur des deux mondes : une connexion locale qui crée un écosystème internet avec du contenu local, de même que l’accès à un internet élargi pour tout le reste que l’on retrouve en ligne. C’est tout simplement comme une communauté insulaire vivante dotée d’un pont menant au continent.

J’encourage les gouvernements, les entreprises et les FSI à envisager l’appairage aux IXP partout au pays pour que les membres de leur communauté puissent accéder à ce dont ils ont besoin, y compris aux services essentiels, dans toutes les circonstances.

Apprenez-en plus sur les IXP canadiens.


 

À propos de l’auteur
Jacques Latour

En tant qu’expert de la conception de solutions de pointe en matière de TI, Jacques a établi CIRA à titre de leader mondial parmi les registres de domaines (ccTLD). Il possède plus de 25 ans d’expérience dans les secteurs privé et sans but lucratif et, à titre de dirigeant principal des technologies à CIRA, il dirige actuellement les Labos, plaque tournante de l’innovation à CIRA, et assure le leadership et la direction de la gestion et de la sécurité du registre .CA et de son DNS sous-jacent.

Visionnaire de la communauté d’Internet, Jacques a dirigé l’élaboration du test de performance Internet de CIRA, est un ardent défenseur de l’adoption de l’IPv6 et représente le registre .CA sur le plan international en qualité de membre de divers groupes de travail et groupes consultatifs. Il participe à l’élaboration d’une nouvelle architecture canadienne d’Internet. Il a agi comme catalyseur pour la création d’une association nationale canadienne des IXP, CA-IX, et il siège au conseil d’administration du Manitoba Internet Exchange (MBIX) et du DNS-OARC. Jacques siège aussi au comité consultatif pour la sécurité et la stabilité de l’ICANN.

Jacques est diplômé à titre de technologue en génie électronique après des études au Collègue Algonquin. Il a également suivi avec succès les formations certifiantes ITIL (v3) Foundation et Agile ScrumMaster.

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